Le monde dirigé par les Young Global Leaders ?

Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial (WEF) qui se tient chaque année à Davos en Suisse, a créé en 2004 une branche de sa fondation, nommée Young Global Leaders (YGL). Les membres de ces “Jeunes Leaders Mondiaux” doivent être âgés de moins de 38 ans au moment de l’acceptation et être très accomplis dans leur domaine. Sur le site de Bloomberg, le journaliste Bruce Nussbaum décrit ce mouvement comme le réseau social privé le plus exclusif au monde, tandis que l’organisation elle-même décrit les dirigeants sélectionnés comme représentant la voix de l’avenir et les espoirs de la prochaine génération.
Lors de son intervention à l’école d’administration publique de l’université Harvard en 2017, Klaus Schwab exprimait sa fierté d’avoir « pénétré » de nombreux gouvernements avec ses Young Global Leaders, notamment celui de la France avec le président Emmanuel Macron et celui du Canada avec le Premier ministre Justin Trudeau, dont plus de la moitié du cabinet a, ou a été, membre de son organisation.
Avec G. Attal nouveau premier ministre et son “mari” Stéphane Séjourné, Secrétaire général du parti présidentiel “Renaissance”, c’est la tête de notre pouvoir exécutif qui est désormais aux mains des alumnis (anciens membres des YGL).

François Asselineau : Attal et les Young Glogal Leaders


Au Canada comme en France, en Nouvelle-Zélande comme en Belgique ou encore en Irlande, les alumnis des Young Global Leaders, Premiers ministres ou Présidents, ont un point commun : une baisse de popularité auprès de l’électorat.
Six ans après son élection, Justin Trudeau est en perte de vitesse au Canada. La popularité du libéral poursuit sa chute. Selon un sondage de la société Abacus Data, réalisé entre le 6 et le 11 juin 2023, 81% des Canadiens souhaitent le départ de leur Premier ministre et un changement du gouvernement.
En Belgique, un autre alumni des YGL fait pâle figure, les questions environnementales étant l’une des causes, quoique indirectes, de la baisse de popularité du Premier ministre Alexander De Croo auprès des électeurs belges. À une année des élections législatives et régionales qui pourraient lui coûter son poste, un sondage réalisé par Ipsos avec plusieurs médias nous apprend que 60% de l’électorat ne souhaite pas qu’Alexander De Croo soit reconduit à son poste de Premier ministre.
La baisse de la popularité a eu raison de Jacinda Ardern. Élue en 2017 à la tête de la Nouvelle-Zélande à 37 ans, elle a brusquement quitté ses fonctions en janvier 2023. Si elle affirmait “n’avoir plus assez d’énergie”, sa démission intervenait peu après la publication de sondages défavorables, dans un contexte marqué par une situation économique détériorée et une baisse de confiance en son gouvernement.
Au cours de la même année 2017, un autre jeune de 38 ans devenait Premier ministre, cette fois-ci en Irlande. Il s’agit de Leo Varadkar. Son parti centriste, le Fine Gael, a laissé des plumes aux élections législatives de 2020 et Léo a dû démissionner.
Enfin que dire de notre alumni à nous, Emmanuel Macron, dont la cote de popularité plafonnait à 32% selon le dernier sondage Ifop-JDD de décembre 2023 ?

Cinq alumnis à l’épreuve d’une popularité en baisse, une opposition conservatrice en hausse et des mesures rejetées ou décriées, est-ce là une simple coïncidence, l’essoufflement d’une génération de Jeunes Leaders Mondiaux ou un vrai rejet généralisé des idées de Davos ? 

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