Un jour viendra…

Pour rendre hommage à Jean Ferrat, qui quitta sa belle montagne ardéchoise il y a maintenant 3 ans, j’avais l’embarras du choix : La Montagne, Nuit et Brouillard, Potemkine, Aimer à perdre la raison ou encore Ma Francesont autant de chefs d’œuvre qui résonnent dans notre mémoire. Mais je retiens aussi ce poème qu’Aragon écrivit en souvenir de Federico Garcia Lorca et magnifiquement mis en musique par Ferrat :

Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue

Né en 1898, le poète avait fait des études à Grenade où il devint l’ami du compositeur Manuel de Falla. Installé à Madrid, il fréquenta Salvator Dali et Luis Bunuel, s’intéressa au théâtre et publia en 1927 ses Chansons alors que le triomphe de sa pièce Mariana Pineda lui ouvrait les portes de la célébrité. L’année suivante vit paraître Romancero gitan, son recueil le plus célèbre. Après un séjour à New-York, il revint en Espagne où il fut nommé directeur du théâtre ambulant La Baracca. Mais Federico n’était pas tout à fait comme les autres hommes, il vivait son homosexualité difficilement dans ce monde troublé de l’entre-deux guerres. Lorsque la guerre civile éclata, il poursuivit ses activités sans se croire inquiété. Pourtant,  le rossignol d’Andalousie, arrêté par la Guardia Civil, fut fusillé le 19 août 1936. Dans l’État fasciste de Franco, il n’y avait pas de place pour le plus grand poète et auteur dramatique espagnol du siècle.

Federico Garcia Lorca par Jean Ferrat.

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