Orly

Au panthéon des chansons de Brel, je place Orly.
Nom de Dieu c’est triste Orly, le dimanche, avec ou sans Bécaud.
Prenant le contrepied de Gilbert Bécaud qui, dans sa chanson “Dimanche à Orly”, disait venir rêver à Orly  en voyant les avions s’envoler,  orly_brel Brel braque ici son téléobjectif sur un couple déchiré par une séparation (Ils sont plus de 2000 et je ne vois qu’eux deux).
Texte époustouflant, qui magnifie la beauté de ce couple (…mais ces deux déchirés, superbes de chagrin…)  puis qui décrit leur séparation (ces deux corps se déchirent… et puis en reculant, comme la mer se retire, …) et enfin, accompagné d’un très beau solo à la trompette, expose l’infinie détresse de la femme qui reste seule  (la porte est refermée, la voilà sans lumière…elle a perdu des hommes, mais là, elle perd l’amour…).
La chanson, écrite en 1977, est parue dans son dernier album Les Marquises.

Les essayistes Aurélien Boivin et Maurice Lemire proposent une deuxième lecture de la chanson. Selon eux, on peut également interpréter le couple qui se sépare comme symbolique de l’auteur qui, se sachant atteint du cancer, se sépare de son corps, représenté par la femme. Brel nous à quittés le 9 octobre 1978.

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