Frédéric Chopin, le Polonais

Quiconque est allé à Varsovie a pu y ressentir une émotion particulière.
Frédéric Chopin est l’icône et la fierté de la Pologne toute entière et particulièrement de sa capitale, ville martyre rasée à 95% par les nazis lors de la dernière guerre mondiale.
Comme chacun sait, ce génie de la musique, compositeur et pianiste virtuose né en 1810 à Żelazowa Wola, non loin de Varsovie, a dû s’exiler à Paris en 1831 où il composa et joua une grande partie de son œuvre. Voici par exemple ce que rapporte Franz Liszt à propos d’une des nombreuses représentations qu’y donnait l’artiste : « Lundi dernier, à huit heures du soir, les salons de M. Pleyel étaient splendidement éclairés : de nombreux équipages amenaient incessamment, au bas d’un escalier couvert de tapis et parfumé de fleurs, les femmes les plus élégantes, les jeunes gens les plus à la mode, les artistes les plus célèbres (…) Un grand piano à queue était ouvert sur une estrade ; on se pressait autour ; on ambitionnait les places les plus voisines ; à l’avance, on prêtait l’oreille, on se recueillait, on se disait qu’il ne fallait pas perdre un accord, une note, une intention, une pensée de celui qui allait venir s’asseoir là. Et l’on avait raison d’être aussi avide, attentif, religieusement ému, car celui que l’on attendait, que l’on voulait voir, entendre, admirer, applaudir, ce n’était pas seulement un virtuose habile, un pianiste expert dans l’art de faire des notes ; ce n’était pas seulement un artiste de grand renom, c’était tout cela et plus que tout cela, c’était Chopin ».
Emporté à 39 ans par une tuberculose, le compositeur avait demandé que son corps, qui repose au cimetière du Père Lachaise,  soit ouvert après sa mort et que son cœur soit ramené chez lui, à Varsovie, où il repose désormais dans un cénotaphe à l’intérieur d’un pilier de l’église Sainte-Croix.
J’ai visité Varsovie en marge de 2 sessions de formation que j’ai délivrées à mes collègues polonais au sujet de l’intégration du numérique dans l’enseignement des mathématiques.
En quittant la Pologne par l’aéroport qui porte le nom du grand musicien, j’ai emporté chaque fois avec moi un peu de cette émotion que Chopin nous a transmis à travers sa musique.
Parmi ses chefs d’œuvre, figurent ses 2 concertos pour piano dont voici une version du n°1, mon préféré, Martha Argerich au piano, Varsovie 2010.

Martha Argerich, Varsovie 2010

A noter que Charles Dumont a rendu un très bel hommage à ce musicien de génie dans sa chanson “L’exilé

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1 réponse à Frédéric Chopin, le Polonais

  1. Popol dit :

    Merci Delphine pour ton commentaire :
    Je ne peux que vous inviter à écouter aussi sa sonate pour violoncelle et piano, un pur chef d’œuvre…(http://youtu.be/8PL90IJesjY)
    La dernière biographie en date sur lui est signée Eve Ruggieri, qui vous dévoilera les facettes d’un Chopin toujours malade, vivant partagé entre Paris et Nohant.
    Dans les salons parisiens avec les plus grands du XIXe, Sand, Balzac, Delacroix, Musset, Liszt, il appartient à ce XIXe français riche en rebondissement politique.
    Le livre de Georges Sand, “La mare au diable” lui est dédié.
    “Un hiver à Majorque” de Sand aussi, un témoignage concret de leur séjour à Majorque où Chopin faillit y laisser la vie. C’est la période de ses plus belles compositions pour piano, les Nocturnes, comme un au revoir à ce monde.
    Toujours souffrant, peu sûr de lui, il faisait très peu de concerts à Pleyel, admiré et non critiqué par Liszt lui-même.
    Dans la maison de Nohant on peut encore visiter sa chambre et voir son piano.
    Sur sa tombe, au Père Lachaise, il y a toujours des roses rouges mises par des passants. Il y repose aux côtés de Delacroix.
    Il a laissé une empreinte indélébile en France.
    Delphine Viry – Grenoble

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